Le sable est actuellement l’une des ressources les plus utilisées au monde, du fait de ses multiples applications industrielles. Notre société contemporaine est la plus grande consommatrice de sable, que ce soit dans le domaine de l’électronique, des hydrocarbures, de la bureautique, des cosmétiques et surtout, du BTP. Elle est injustement considérée comme infinie, pourtant, ce n’est pas le cas.
Plusieurs lanceurs d’alertes, dont les scientifiques et défenseurs de l’environnement, ont depuis peu mis en avant le fait que la quantité de sable disponible commence à s’épuiser. Un désastre écologique est donc en cours, dans la totale indifférence des autorités, parfois peu informées du rôle du sable sur la planète. Vous êtes en droit de vous demander quelles sont les conséquences de cette surconsommation ? Y a-t-il vraiment abus de cette ressource ? Quelles pourraient être les solutions envisageables ? On pense notamment au domaine de la construction, qui reste le plus grand utilisateur de cette ressource, qui pourrait utiliser des machines d’occasion BTP plutôt que des neuves.
Le sable, un élément important de l’écosystème
Qu’est-ce que le sable et comment est-il formé ?
Le sable est un matériau constitué de plusieurs granulés issus de l’érosion et de la désagrégation de roches ou de squelettes de mollusques et de coraux. Ainsi, il est constitué d’éléments d’origine minérale et/ou organique.
Pour les déserts de sable, le vent érode les roches en y enlevant des particules qui peuvent elles-mêmes attaquer d’autres roches par corrosion. Les variations de température font également éclater la roche sur le long terme. Il peut en être de même pour les plages, mais l’eau est le principal facteur de formation de sable. Elle ronge peu à peu les roches granitiques côtières. Les rivières charrient ainsi des particules minérales tout au long de leurs écoulements, qui atterrissent ensuite dans la mer.
À cela s’ajoutent les granulés rocheux issus de la force des vagues. Se trouve aussi la désagrégation des galets, coquillages et squelettes de coraux que les courants marins ramènent à la surface et qui se déposent sur les bords, formant au fil du temps des plages. La « création » de sable est ainsi un processus long et laborieux qui peut durer des centaines, voire des milliers d’années.
Son importance dans l’écosystème et pour l’homme
Les plages, pour ne citer qu’elles, abritent différents êtres vivants et végétaux, des bactéries et même quelques champignons microscopiques. Divers micro-organismes y sont présents, charriés par la mer durant les marées, et servant de nourriture au microplancton qui lui-mêmes nourrit plusieurs crustacés. La présence de ces différents organismes permet la prolifération de bactéries nécessaires à la survie de la faune et de la flore marine.
Les plages elles-mêmes permettent à certaines îles de ne pas se faire submerger par les océans, et le sable qui les constitue est une barrière naturelle à l’eau de mer. Sans elles, cette eau salée peut s’infiltrer dans les nappes phréatiques, rendant les terres agricoles infertiles. De plus les terres habitables diminueraient dans ce cas, à cause du recul de la terre, fragilisant ainsi toutes les infrastructures aux alentours. Et surtout sans plages, plus de tourisme dans les villes qui les abritent, pouvant mener à une grande crise économique.
Consommation de sable : abus et les solutions
Y a-t-il un abus de l’utilisation du sable ?
Le mot « surconsommation » peut être appliqué à l’exploitation actuelle du sable. En effet, notre société en utilise plus que « dame Nature » ne peut en produire. Pour ne parler que du domaine des BTP, 2/3 des constructions sont actuellement en béton, alors que 2/3 de la masse totale du béton est constitué de sable. Pourtant, étant donné l’évolution démographique et donc le nombre d’êtres humains augmentant (comme ce fut le cas en Chine ces dernières années), la demande en sable du secteur de la construction risque de ne jamais diminuer si d’autres alternatives ne sont pas envisagées.
Afin de gagner en territoire, certains pays n’hésitent pas à utiliser des quantités monstrueuses de sable. Par exemple, 1/5 de la superficie totale de Singapour est artificielle et plusieurs centaines de millions de tonnes de sable ont été importées de la Malaisie, du Cambodge, et du Vietnam sur près de 5 ans pour réaliser ce projet. L’importation a cessé suite à la pénurie de sable dans ces 3 pays. À Dubaï, Palm Island, île artificielle qui constitue l’une des plus belles destinations touristiques a nécessité 150 millions de tonnes de sable. 45 700 tonnes de cette même matière ont été importées des plages australiennes pour la construction du Burj Khalifa.
La question que l’on pourrait se poser dans cette situation est, pourquoi une ville où les déserts de sable sont omniprésents a eu besoin de l’import de sables australiens. Le sable des déserts ne peut pour l’instant pas être utilisé dans l’industrie du BTP, car trop lisse et arrondi pour se coller au ciment. Seul le sable issu des plages et fonds marins est adapté à cette utilisation. Le commerce de ce matériel est tellement profitable que plusieurs individus sans scrupules finissent par voler le sable de certaines plages ou à les surexploiter, pour les revendre aux différentes industries intéressées.
Comment pouvez-vous lutter contre cette débâcle écologique ?
Bien souvent, nous nous sentons impuissants face à ce genre de désastre. Pourtant, l’action combinée de plusieurs personnes ainsi que la prise de conscience générale peut petit à petit changer le monde. Ainsi, si vous avez décidé de vous lancer dans la construction ou de financer un projet de construction, plusieurs moyens peuvent être envisagés pour réduire votre consommation de sable sans pour autant faire exploser votre budget.
Le béton recyclé pourrait par exemple être utilisé à la place du sable. Rien qu’en France, près de 260 millions de tonnes de béton sont produites chaque année et pourtant seulement 10 % de cette quantité est recyclée. Le béton en verres recyclés peut également être appliqué à la construction de bâtiments. Bien plus solide que le béton composé de sable, et 14 % moins cher, il représente une bonne alternative. Viennent ensuite deux matériaux, utilisés depuis longtemps par nos ancêtres. L’argile, moins cher, et 20 x moins polluant, et la terre, tout autant moins chère et beaucoup plus durable.
Il est à noter que près de 15 % du patrimoine architectural de la France a été construit en terre, ce qui illustre bien sa résistance au temps. Évidemment, la diminution de l’empreinte carbone est également au cœur des préoccupations actuelles, et l’utilisation de ces matériaux alternatifs peut aider. Pour vous investir encore plus dans cette démarche, vous pouvez également envisager d’utiliser des machines d’occasion BTP. Leurs coûts sont bien moins importants que celui des machines neuves. De plus, vous ne favorisez ainsi pas la construction de nouvelles machines qui requièrent encore l’utilisation d’autres ressources et l’abandon de machines d’occasion encore utilisables, qui finissent par polluer.
Article mis à jour le 25 juin 2019